Une agriculture en quête de terroir.
Au delà du mythe, faire advenir une réalité ?
Géologie
Notre vallée du cours d’eau le Gabelas est composée d’alluvions plutoniques. C’est à dire de Granit qui est la roche originelle de la terre. En découle des minéraux divers tels que : le Kaolin, quartz, feldspath et nodules d’hématite .
Formant en un second temps nos grès dit “à reptiles du Campanien” (70 millions d’années)
Ces roches ont façonnées les villages alentours, cadres de fenêtre et autres lintaux sont en pierre de Gabelas.
Ref Musée des dinausores à Cruzy.
En résumé : c’est la forte présence de silice et de magnésie qui type les tanins de nos vins.
Une Agronomie sur le fil des expériences
Héritier d’un terroir cultivé depuis plusieurs millénaires, nos sols en 2000 dépassent difficilement le 0,5% de matière organique (3-4% aujourd’hui). Le climat méditerranéen aidant, l’érosion des parcelles viticoles frisait alors la caricature, ayant perdu plusieurs centimètres par an.
Nous effectuons notre conversion à l’agriculture bio en 2003. Le labour total paraissait à l’époque être la solution. Ce fut encore pire côté érosion. Mais heureusement que, vignerons-paysans, nous pratiquions la culture de céréales/légumineuses et prairies, traditionnellement dans le cadre du repos des parcelles entre deux cultures pérennes.
Dès 2005 l’herbe fut tolérée. Pour être en suite souhaitée et enfin semée.
En 2007 nous concevons et réalisons un semoir à disque pour la vigne. Les semis directs se généralisent alors, permettant des itinéraires techniques complètement différents, incluant le pastoralisme : avant, pendant et après les semis du couvert végétal dans les vignes.
(Les brebis sont gourmandes et rechignent à brouter la féverole).
Une agriculture sur sol vivant
Aujourd’hui les parcelles qui le permettent sont conduites de manière exclusive avec le végétal et l’animal. Les passages mécaniques minimes, ceux-ci se limitant aux traitements : pulvérisations (souffre et cuivre), semi des couverts et leurs destructions ainsi qu’un travail sous le rang (20 cm de part et d’autre des ceps). Pour un inter-rang de 2 mètres, cela revient à 20% de la surface travaillée au total.
La vie du sol
Ce sont les divers organismes qui métamorphosent la roche en vie. Une histoire de plusieurs milliards d’années, qui, si elle s’offre avec peine à nos esprits, est d’une puissance et d’une efficience sans nom. Constat qui s’impose : nous sommes tous bien là.
La recherche est encore balbutiante : seul 1% des acteurs de ce système sont caractérisés. La seule chose dont on soit sûr c’est sa résiliance. En effet, si le sol est leur maison, le labour en est la destruction anuelle. Si les végétaux en décomposition sont sa nouriture historique, les engrais ne remplacent rien, coupant ainsi le lien entre le végétal et la roche.
On peut donc conclure : “pas de vie sur le sol, pas de terroir.”
Côté technique
Travail sous le rang de vigne mécanique , sans hydrolique.
Résultat photo de droite.
Machine réalisée en collaboration avec l’atelier paysan.
Semer en direct, sans travail du sol la couverture végétale sera simplement couchée au moment de la fleur. Nous privilégions des couverts peu appétant pour les brebis afin de réaliser un désherbage de précision.
Préserver au maximum les habitants du sol, et surtout les nourrir grassement : une ration pour notre culture plus une ration pour le sol. Une double fertilité en somme.
Pour approfondir:
Biologie du sol
les verres de terre
pedologie